Ton ombre à la fenêtre

Se glisser dans ton ombre à la faveur de la nuit.
Suivre tes pas, ton ombre à la fenêtre.
Cette ombre à la fenêtre c’est toi, ce n’est pas une autre, c’est toi.
N’ouvre pas cette fenêtre derrière les rideaux de laquelle tu bouges.
Ferme les yeux.
Je voudrais les fermer avec mes lèvres.
Mais la fenêtre s’ouvre et le vent, le vent qui balance bizarrement la flamme et le drapeau entoure ma fuite de son manteau.
La fenêtre s’ouvre : ce n´est pas toi.
Je le savais bien.

Deslizarse en tu sombra a favor de la noche.
Seguir tus pasos, tu sombra en la ventana.
Esa sombra en la ventana eres tú, no eres otra, eres tú.
No abras esa ventana detrás de cuyas cortinas te mueves.
Cierra los ojos.
Quisiera cerrarlos con mis labios.
Mas la ventana se abre y el viento, el viento que mece extrañamente la llama y la bandera envuelve mi huida con su manto.
La ventana se abre: no eres tú.
Bien lo sabía. 
Robert DESNOS, À la faveur de la nuit
 
 

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