La folie lyrique

“Ce n’est pas la crainte de la folie qui nous forcera à laisser en berne le drapeau de l’imagination. [1] » Dans Le premier Manifeste du Surréalisme , les auteurs commencent leur œuvre avec force et détermination et ils s’adressent à l’homme en tant que « rêveur définitif, de jour un jour plus mécontent de son sort 2 », c'est-à-dire ils demandent son attention en admettant que la société qu’il habite vient d’arriver d’une horrible guerre qui a fini avec toutes ses illusions et ses espoirs et qu’il se trouve enfin devant un horizon faible et incertain. Il s’agit alors d’un homme qui rêve (ou qui doit au moins rêver) d’une société distincte et libérée. Alors, on lui exige de se positionner devant son destin chargé d’ imagination et d’un esprit renouvelé. Puisque « parmi tant de disgrâces (…) il faut bien reconnaître que la plus grande liberté d’esprit nous est laissée 3 », les auteurs du Manifeste accordent à cette imagination un rô...